Le combat en armure au XVe siècle
Voici une vidéo que Sylvain a partagé sur la page Facebook de notre club. Je l'ai trouvé très instructive d'un point de vue technique et historique. Il s'agit d'un film réalisé par Daniel Jacquet historien, spécialiste des combats médiévaux, coproduit avec l'université de Genève où il enseigne.
Impact sur le plastron: test de résistance
Le premier test est une attaque horizontale de taille sur le plastron. On constate que même avec de la puissance la diffusion du coup, de part la structure et la forme de l'armure, est relativement efficace. Il ne démontre pas l'estoc il est cependant facile de comprendre qu'avant de transpercer l'armure il faut s'armer de patience ou être extrêmement puissant!
Mobilité avec une armure
Ce film montre aussi que le port d'une armure n'entrave pas autant que l'on pourrait l'imaginer la mobilité du combattant. Divers exemples de "0,40" à "1,40" sont démontrés avec une montée d'échelle, une roulade et une chute à plat.
Cela va à l'encontre des suppositions affirmant qu'il était impossible de se déplacer correctement ou de se relever avec une armure. De même on voit que le poids de l'armure est assez bien réparti ce qui entrave peut les mouvements.
Cependant je vous invite aussi à lire le compte rendu sur le blog Armae où l'auteur donne des détails supplémentaires intéressant notamment sur le poids total réel qui avoisine les 30kg avec le gambison tout de même...et son point de vue quant à la difficulté de bouger avec sur la durée.
Néanmoins pour défendre sa thése comme quoi cela reste réalisable avec de l'entrainement Daniel Jacquet a choisit de "vivre" durant plusieurs mois avec son armure et a finit en tentant de faire une course avec l'armure sur le corps. Ce qu'il a réussi en partie.
Le combat médiéval
Même s'il est difficile de se faire une véritable idée de la façon dont s'entrainaient les chevaliers au moyen Âge on voit dans cette vidéo et dans d'autres désormais des tentatives de reconstitutions et d'interprétations des livres anciens comme le codex Wallerstein.
A partir de 1"40 plusieurs reconstitutions de combat sont effectuées sur la base de ces manuscrits ou codex anciens. Il est intéressant de noter la diversité des utilisations allant de la coupe ou "la taille" au pic ou "esctoc" avec saisie de la lame en passant par des luttes au corps-à-corps avec projection. A priori pour faciliter ce type d'utilisation les épées étaient émoussées vers le bas afin de pouvoir les saisir à l'envers.
Un retour sur notre passé
J'ai été assez supris de trouver autant de renseignements sur le combat médiéval et de découvrir la diversité des recherches sur ce sujet. Il y a quelques années je m'étais déjà intéressé au sujet et il n'y avait pratiquement rien de disponible en librairie spécialisée ni sur la toile. Le développement d'Internet a sans doute permis d'accélérer les échanges des passionnés qui oeuvraient jusque là dans l'ombre^^.
J'ai également découvert qu'en 2011 est née la première fédération des arts martiaux historiques européens (la FFAMHE).
C'est encourageant de voir que grâce à plusieurs passionnés même les arts anciens et disparus peuvent renaître:)