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Moment de réflexion sur l'Aïkido

Publié le par julien coup

 

 

 

Un art accessible à tous

 

      Lorsque j'ai débuté ce qui m'a attiré dans l'Aïkido était son apparente facilité d'accès à n'importe quelle personne motivée. En effet contrairement à des pratiques nécessitant d'importantes capacités physiques (force, souplesse etc ) l'Aïkido paraissait ouvert à un public plus important.

 

      Je partais du principe qu'un art qui demande des capacités physiques particulières devait avoir une efficacité limitée et donc que l'Aïkido possédait au contraire une application beaucoup plus large.

 

 

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uke : Thomas Vercellino

 

      C'est d'ailleurs toujours le sens que je donne aujourd'hui à notre pratique qui grâce à une supériorité technique, à une maîtrise des déplacements, de la distance, du rythme de l'attaque, de la précision des gestes, doit permettre à une personne physiquement moins avantagée de réussir à combler le vide qui existe face à un adversaire plus imposant ou performant.

 

Remises en question

 

       Au fil du temps les remises en question s'accumulent et bien souvent l'on constate que ce n'est pas aussi évident que cela pouvait l'être au départ. Parvenir à la maîtrise légendaire d'Ô senseï ou de Tamura senseï n'est pas à la portée de tout le monde!

 

      Il est vrai que dans les vieux films en noir et blanc d'Ô senseï on observe une facilité évidente dans l'exécution des techniques. Face à des adversaires bien plus jeunes, plus grand, plus vifs, plus fort le maître reste impassible et enchaîne les techniques tranquillement. Tamura senseï aussi possédait cette aisance si déconcertante.

 

 

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      Tous ces maîtres, Ô senseï le premier, ne se sont pas cantonnés uniquement à leur domaine de pratique et on retrouve chez chacun d'entre eux des influences diverses. Il est par conséquent essentiel pour nous pratiquants de nous questionner, d'interroger ces formes que nous apprenons et transmettons afin d'en comprendre l'essence. Aller chercher l'inspiration ailleurs, s'ouvrir aux difficultés que posent d'autres pratiques.

 

Comment un aïkidoka doit-il réagir face à un boxeur, un karatéka, un lutteur etc ? Il ne s'agit pas de changer de discipline mais de se mettre en situation critique de manière à améliorer notre technique.

 

Une évolution permanente

 

      Bien qu'il existe de nombreuses formes ayant été recensé en Aïkido, que la nomenclature technique est assez riche et détaillée, il ne se laisse pas enfermer dans un cadre fixe. Ce n'est d'ailleurs pas un hazard si lorsque l'on demandait à Tamura senseï comment fonctionnait une technique il en démontrait une autre...tout comme son maître. 

 

 

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uke: Vincent Finkelstein d'Herblay

 

      Même si il faut commencer par les bases il est clair qu'elles seront insuffisantes si on ne les dépasse pas. Ce que ces maîtres exprimaient par leur réponse en apparence décalée, à mon sens, était toute la beauté de leur art en évolution perpétuelle.

Ils passaient sans doute, à l'occasion également, un message semblable à cette maxime "quand le sage montre la lune l'imbécile regarde le doigt!" et d'aucuns cherchaient à comprendre comment placer son pied, son orteil, son pouce alors que la réponse était peut être dans la façon de bouger à l'intérieur.

 

      En somme lorsque l'on bouge "correctement" la question n'est plus d'adapter la situation à la technique mais d'être capable d'adapter instantément la technique à la situation.

 

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